Introduction
En Thaïlande, les résidents fiscaux étaient généralement exemptés de l’impôt sur le revenu en Thaïlande des personnes physiques pour les revenus d’origine étrangère non transférés jusqu’à récemment. La possibilité de verser ces revenus après la fin de l’exercice fiscal sans imposition était une pratique courante. En raison d’une nouvelle interprétation de la section 41, paragraphe 2 du code fiscal par le département des revenus, de nombreux résidents fiscaux thaïlandais, qu’ils soient citoyens ou étrangers, ont bénéficié d’une exonération d’impôt sur le revenu des personnes physiques pour les revenus étrangers.
Cette exonération a rendu la Thaïlande attrayante pour les Thaïlandais et les étrangers cherchant à protéger leurs revenus étrangers de l’imposition. Toutefois, d’importants changements sont à prévoir, car le ministère du Revenu prévoit de mettre en œuvre de nouvelles réglementations à partir du 1ᵉʳ janvier 2024, modifiant considérablement la situation.
Points clés
- Actuellement, les résidents fiscaux en Thaïlande bénéficient d’une exonération de l’impôt sur le revenu des personnes physiques pour les revenus étrangers transférés dans le pays l’année civile suivante.
- À partir de janvier 2024, les résidents fiscaux devront inclure dans leur revenu annuel imposable les revenus d’origine étrangère versés en Thaïlande, quelle que soit leur année d’origine.
- La nouvelle réglementation ne concerne pas les revenus d’origine étrangère gagnés par les résidents fiscaux thaïlandais avant le 31 décembre 2023.
- Les exemptions fiscales comprennent les conventions de double imposition, le visa de résidence à long terme (LTR – voir les articles ici et ici), la réalisation des revenus avant la fin de l’année ou la conservation des revenus à l’étranger pour éviter les obligations fiscales thaïlandaises.
Règles actuelles sur l’imposition des revenus étrangers en Thaïlande
Traditionnellement, la Thaïlande se concentre principalement sur les revenus générés à l’intérieur de ses frontières (revenus territoriaux), en raison de l’interprétation stricte de la section 41, paragraphe 2, du code des revenus par le ministère des Finances. Selon cette interprétation, un résident fiscal thaïlandais n’est tenu de payer l’impôt thaïlandais sur les revenus étrangers que si deux conditions spécifiques sont remplies :
- Le résident fiscal thaïlandais génère des revenus à l’étranger au cours d’une année civile.
- Le résident fiscal thaïlandais transfère ensuite ce revenu étranger en Thaïlande au cours de la même année civile, conformément à la règle du transfert de fonds au cours de la même année.
Cette interprétation a permis aux résidents fiscaux thaïlandais, y compris les étrangers résidant en Thaïlande pendant au moins 180 jours au cours d’une année civile, de ne pas payer l’impôt thaïlandais sur le revenu des personnes physiques. Par exemple, une personne peut générer des revenus à l’étranger en 2022, les conserver à l’étranger jusqu’au 1ᵉʳ janvier 2023 au moins, avant de les transférer sur un compte bancaire thaïlandais, restant ainsi exonérée de l’impôt thaïlandais sur le revenu des personnes physiques.
Impact des nouvelles règles fiscales sur les revenus étrangers transférés en Thaïlande
Le 15 septembre 2023, le directeur général du département des impôts de Thaïlande a publié l’instruction ministérielle n° Por. 161/2566. Cette directive modifie considérablement l’application de la section 41, paragraphe 2 du Code des revenus. Intitulée “Payment of Income Tax under Section 41, Paragraph 2 of the Revenue Code”, cette instruction redéfinit la manière dont l’impôt sur le revenu thaïlandais s’applique aux résidents fiscaux qui génèrent des revenus à l’étranger et les rapatrient en Thaïlande.
Selon cette nouvelle règle, les résidents fiscaux thaïlandais doivent désormais inclure le revenu étranger rapatrié dans le calcul de leur revenu imposable annuel pour l’année où le rapatriement a lieu. Ainsi, ils doivent payer l’impôt sur le revenu des personnes physiques sur ces revenus étrangers, même s’ils ont été gagnés lors d’une année civile différente.
Un résident fiscal en Thaïlande est une personne qui a séjourné en Thaïlande pendant au moins 180 jours (pas nécessairement consécutifs) au cours de l’année.
La date d’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation est fixée au 1ᵉʳ janvier 2024.
Année | Compréhension actuelle | Nouvelles règles (à partir du 1ᵉʳ janvier 2024) |
Année 1 | Un résident fiscal qui gagne des revenus à l’étranger et les transfère en Thaïlande avant la fin de la même année civile est soumis à l’impôt sur le revenu. | Idem que pour l’interprétation précédente. |
Année 2 | Le résident fiscal transfère en Thaïlande les revenus gagnés à l’étranger au cours de l’année précédente.Ces revenus ne sont pas soumis à l’impôt sur le revenu en Thaïlande. | Le résident fiscal transfère en Thaïlande les revenus gagnés à l’étranger au cours de l’année précédente.Ce revenu sera soumis à l’impôt sur le revenu en Thaïlande. |
La nouvelle réglementation de l’impôt sur le revenu s’applique-t-elle aux revenus perçus avant le 1ᵉʳ janvier 2024 ?
Le Département du Revenu a clairement indiqué que les nouvelles règles fiscales en Thaïlande ne concerneront pas les revenus étrangers acquis par les résidents fiscaux thaïlandais avant le 1ᵉʳ janvier 2024.
Par conséquent, les résidents fiscaux ne sont pas tenus d’inclure dans leur déclaration d’impôt sur le revenu les revenus étrangers obtenus avant cette date. Cette exemption s’applique également à tout revenu rapatrié en Thaïlande à partir du 1ᵉʳ janvier 2024.
Quelles sont les options offertes aux résidents fiscaux thaïlandais ?
Avec l’entrée en vigueur des nouveaux amendements en janvier 2024, les résidents fiscaux thaïlandais qui comptaient auparavant sur cette exemption pour les revenus étrangers cherchent maintenant des moyens de protéger leurs revenus. Voici quelques options possibles pour ces résidents fiscaux :
Conventions de double imposition :
Lorsqu’une personne a perçu des revenus et a rempli ses obligations fiscales dans son pays d’origine, et qu’une convention de double imposition est en place entre la Thaïlande et le pays étranger concerné, le contribuable peut utiliser les impôts déjà payés dans le pays étranger comme crédit d’impôt.
Les détenteurs d’un visa de résidence de longue durée (LTR) :
Les individus détenant un visa LTR peuvent être exemptés de l’impôt sur le revenu thaïlandais pour les revenus provenant de l’étranger rapatriés en Thaïlande, conformément au décret royal n° 743, tel que prévu par le code des revenus.
Conserver les revenus à l’étranger :
Si vous ne pouvez pas encaisser les revenus en attente avant la fin de 2023, la solution la plus simple est de conserver ces revenus étrangers en dehors de la Thaïlande. De cette manière, ces revenus ne seraient pas affectés par les nouvelles règles fiscales en Thaïlande. Cependant, cela peut être problématique pour les résidents fiscaux qui comptent sur ces revenus.
Nos réflexions
Avec l’évolution rapide du paysage fiscal des revenus étrangers en Thaïlande, les résidents fiscaux doivent s’adapter aux changements à venir. Si vous avez des revenus étrangers non réalisés, il peut être judicieux de les encaisser avant 2024 pour les transférer en franchise d’impôt après le 1ᵉʳ janvier.
Pour ceux qui ne peuvent pas le faire, l’utilisation des conventions de double imposition est essentielle pour une planification fiscale internationale efficace. Cela permet de bénéficier d’un allègement fiscal en créditant les impôts payés à l’étranger. Les détenteurs d’un visa de résidence de longue durée bénéficient d’exemptions, et nos services de conseil offrent des solutions adaptées, guidant les clients à travers ces changements grâce à notre expertise en gestion stratégique des revenus et à un soutien complet.
N’hésitez pas à nous contacter pour une consultation avec l’un de nos experts fiscaux sur la manière de naviguer dans les nouvelles réglementations de l’impôt sur les revenus étrangers en Thaïlande.
Ces réglementations sont soumises à l’OCDE et s’appliqueront techniquement aux revenus de 2024 déclarés en 2025 et d’ici là, des changements pourraient être apportés aux réglementations introduites. Nos experts suivent la situation de près et vous tiendrons au courant de tout développement dès qu’il se produira.